
Dans le cadre de la semaine de la francophonie, le Doha Film Institute organise un Cycle Jacques Tati avec le soutien de l’Ambassade de France. A cette occasion, vous pourrez visionner, du 17 au 20 mars, quatre films du cinéaste : Jours de fête, Les vacances de Monsieur Hulot, Mon Oncle et Playtime.
Jacques Tati, de son vrai nom Jacques Tatischeff, est né le 9 octobre 1907 en région parisienne. Il grandit dans une famille bourgeoise. Très jeune, il se passionnera pour le théâtre, le mime et le cinéma. En 1943, Jacques Tati s’installe en zone libre, non loin de Sainte-Sévère-sur-Indre où sera entièrement tourné Jour de fête. Ce film recevra le Grand Prix du cinéma français, en 1950, et sera salué par la critique européenne qui voit dans cette œuvre cinématographique l’apparition d’une nouvelle forme de burlesque et un travail sur le son révolutionnaire. Pourtant, tout ne s’est pas passé sur le tournage,comme il le souhaitait. Jacques Tati voulait faire de son film, le premier film en couleurs. Après des problèmes techniques, il se voit contraint d’y renoncer. Il en éprouvera des regrets. Par la suite, il entamera un travail minutieux de restauration pour faire découvrir le film en couleurs : « J’ai tourné Jour de fête entièrement en couleurs. J’avais fait repeindre beaucoup de portes dans ce village en gris assez foncé, j’avais habillé tous les paysans avec des vestes noires et surtout les paysannes, pour qu’il n’y ait presque pas de couleurs sur cette place. La couleur arrivait avec les forains, le manège, les chevaux de bois et les baraques foraines. Quand la fête était terminée, on remettait la couleur dans les grandes caisses et la couleur quittait le petit village. »
Cinq ans plus tard, le film intitulé Les vacances de Monsieur Hulot sortira dans les salles. Il recevra le prix Louis Delluc, sera primé à Cannes et nominé aux Oscars. C’est la première fois que le personnage récurrent de Monsieur Hulot, joué par Tati lui-même, apparaît. Il sera caractérisé par sa pipe, son chapeau, un pantalon trop court, une démarche inimitable et surtout par sa gentillesse. L’effet comique est créé par les situations décalées et la perturbation que ce personnage engendre.
Mon oncle, créé en 1958, sera tourné cette fois en couleurs. Le film recevra le Prix spécial du Jury de Cannes et l’Oscar du meilleur film étranger. C’est à cette occasion qu’il rencontrera pour la première fois ses alter egos américains : Buster Keaton et Stan Laurel. Son film est conçu comme une critique du monde moderne.
Le Cycle Jacques Tati s’achèvera avec Playtime, un film très ambitieux et coûteux. Durant 6 mois, le réalisateur fait construire un décor tout de verre et d’acier près de Vincennes. Ce film, pourtant d’une grande inventivité, sera boudé par le public et conduira Jacques Tati à la ruine. Le réalisateur justifie ainsi le choix du titre : « J’aurais pu appeler ça « le temps des loisirs », mais j’ai préféré prendre Playtime. Dans cette vie moderne parisienne, il est très chic d’employer des mots anglais pour vendre une certaine marchandise : on range des voitures dans des parkings, les ménagères vont faire leurs courses au supermarket, il y a un drugstore, le soir au night-club, on vend des liqueurs on the rocks, on déjeune dans des snacks et quand on est pressés dans des Quick ». Playtime est un film à voir et à revoir tant pour sa dimension comique que par le regard ironique que l’auteur porte sur la société.
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Categories: Cinéma, Francophonie
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