
Afef Dridi est sage-femme. Elle a créé le groupe « Doha mamans et futures mamans » sur Facebook pour créer un espace d’échange et de soutien. Elle nous parle de ce réseau et de ses objectifs.
Qatar Actu : Quel est votre parcours ?
Afef Dridi : Je suis tunisienne. J’ai fait mes études de sage-femme en Tunisie où j’ai eu mon diplôme en 2011. J’ai ensuite travaillé en maternité. Puis, je suis partie en France, à la faculté de Médecine de Strasbourg, pour étudier l’échographie gynécologique obstétricale. À l’issue de cette formation, je suis retournée en Tunisie pour me former à la préparation à l’accouchement sans douleur et j’ai exercé cette spécialité.
Qatar Actu : En quoi consiste la préparation à l’accouchement ?
Afef Dridi : Il s’agit tout d’abord d’une préparation psychologique afin de préparer la femme à devenir maman. Cette préparation comprend aussi une partie théorique – anatomie, physiologie-. Ces cours permettent d’expliquer à la femme, surtout si c’est son premier bébé, comment le corps fonctionne pour réduire ses peurs.
La préparation physique débute à partir de 20 semaines de grossesse sous forme de gymnastique prénatale, yoga prénatal, haptonomie, sophrologie… Ces techniques permettent de préparer la femme à l’accouchement et de réduire la douleur.
Qatar Actu : Vous avez créé le groupe « Doha mamans et futures mamans », pourquoi ?
Afef Dridi : Les femmes expatriées francophones sont nombreuses. Elles sont souvent loin de leurs proches, mal soutenues et parfois angoissées. Je voulais créer un espace pour parler de la santé féminine et discuter de tout ce qui est en rapport avec la grossesse, l’accouchement, la fertilité et les cancers féminins.
Qatar Actu : S’agit-il uniquement d’un espace virtuel ?
Afef Dridi : En marge de cet espace, j’organise des rencontres gratuites sous la forme de cours prénatal réunissant une fois par semaine quatre à cinq femmes. J’aborde de nombreux thèmes, comme l’hygiène de vie au cours de la grossesse, la croissance fœtale, les consultations, les échographies, comment lutter contre les nausées, l’alimentation de la femme enceinte, les urgences au cours de la grossesse et bien d’autres thématiques.
Qatar Actu : Organisez-vous des rencontres sous la forme de cours postnatal ?
Afef Dridi : Oui. Au sein de ces cours, je traite de l’allaitement maternel et de l’alimentation au biberon, de la diversification alimentaire du bébé, de la croissance du nouveau-né, du calendrier des vaccinations, du développement psychomoteur et de la consultation post natale.
J’organise aussi des rencontres sur la thématique du cancer du sein.
Qatar Actu : Proposez-vous également des cours pratiques ?
Afef Dridi : J’organise des cours de yoga et de gymnastique prénatals et postnatals. Pour le yoga, j’ai approfondi ma pratique ici à Doha grâce à un maître indien.
Qatar Actu : Quels conseils donneriez-vous aux femmes enceintes ?
Afef Dridi : Je suis résolument pour l’allaitement maternel. Cette méthode naturelle est très importante pour renforcer le lien avec l’enfant, mais aussi pour prévenir le cancer du sein. Je suggère également aux femmes de bien suivre leur grossesse et de consulter en postnatal pour voir si tout se passe bien, surtout si elles ont eu une épisiotomie ou une césarienne.
Qatar Actu : Où conseillez-vous aux femmes de se faire suivre durant leur grossesse ?
Afef Dridi : Les femmes peuvent se faire suivre dans l’excellent hôpital Hamad qui est un établissement public. Les consultations y sont gratuites avec la health-card.
Qatar Actu : Comment cela se passe-t-il concrètement à l’hôpital Hamad ?
Afef Dridi : Les consultations sont mensuelles et les femmes sont suivies par d’excellents praticiens.
Néanmoins, il y a plusieurs inconvénients : les futures mamans ne sont pas suivies par le même médecin, ce qui est assez perturbant. Le papa ne peut pas assister à l’accouchement, ni aux consultations prénatales et aux échographies. En outre, les résultats d’examens sont commentés oralement ; aucune copie papier n’est donc remise à la future maman qui regrette souvent de ne pas pouvoir emporter avec elle son échographie. Enfin, il n’y a pas de cours de préparation à l’accouchement et les consultations postnatales ne sont pas systématiques.
En dépit de ces inconvénients, le niveau de qualité des soins est très élevé et le service de néonatalogie est très réputé. Ce qui est finalement l’essentiel !
Propos recueillis par Patricia Gendrey
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Categories: Francophonie
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