
Cette semaine, le Doha Film Institute présente le travail du réalisateur Elia Suleiman, devenu célèbre grâce à son film « Intervention divine », sorti en 2002, qui reçut le prix spécial du jury au Festival de Cannes.
Les trois œuvres cinématographiques qui seront présentées ce week-end sont une ode à un pays perdu. Parce qu’Elia Suleiman ne filme pas une Palestine dévastée, mais la terre de son enfance, un paradis perdu sublimé.
Ce festival s’ouvre avec « Chronique d’une disparition » (Chronicle of a disappearance), produit en 1996. Un réalisateur est de retour en Israël où il souhaite tourner un film. Le récit est scindé en deux parties : « Nazareth, journal intime » et « Jérusalem, journal politique ». Dans sa ville natale, Nazareth, le héros film ses proches. Le second volet s’ouvre sur une chanson clef et s’achève devant un couple de palestinien endormi lorsque s’achève les émissions de la télévision israélienne. Dans ce premier film, il y a déjà ce qui fait la signature du réalisateur : l’humour pour dédramatiser. Ainsi, quand le narrateur aux allures de James Bond montre au spectateur un homme traversant un plan d’eau en jet ski, il ajoute : « C’est ici que Jésus aurait marché sur les eaux ».
Dans « Intervention divine » (Divine Intervention), Elia Suleiman accroît le caractère burlesque de sa mise en scène, mettant ainsi en exergue l’absurdité de la situation politique palestinienne. Ainsi, le film met en scène deux amoureux palestiniens, l’un vit à Jérusalem et l’autre à Ramallah. En raison de la situation politique, la jeune femme ne peut aller plus loin que le checkpoint. Leurs rendez-vous amoureux ont donc lieu sur un parking. Pour faire face à cette situation sans issue, ils s’inventent un monde imaginaire. Le synopsis suffit en lui-même à montrer la situation aberrante à laquelle ils doivent faire face.
Avec le dernier film de ce festival, « Le temps qu’il reste » (The time that remains), Elia Suleiman retourne encore plus loin sur les traces de son enfance. Inspiré par les carnets personnels de son père, il retrace la vie de sa famille. Il mêle ses souvenirs à ceux de ses proches et s’interroge une fois encore sur la vie et le devenir de ceux restés sur leur terre natale.
La projection débutera vendredi et s’achèvera samedi. Les chanceux pourront assister à la Master class privée qui se déroulera en présence d’Elia Suleiman. Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page du Doha Film Institute.
Categories: Cinéma
Laisser un commentaire