
Julien Labro est accordéoniste, compositeur et arrangeur. Son concerto pour accordéon et orchestre – Apricity – sera joué pour la première fois à Katara, samedi 11 avril. Il nous parle de son travail et du concert de cette fin de semaine.
Qatar Actu : Quel est votre parcours ?
Julien Labro : Je suis né en France, dans l’Aveyron, à Rodez. J’ai vécu aux États-Unis pendant une dizaine d’années. Je vis aujourd’hui à Toronto.
J’ai commencé l’accordéon à l’âge de 9 ans en regardant une émission à la télévision qui m’a émerveillé. J’ai suivi un cursus emménagé en musique et des études classiques au conservatoire de Marseille. Cette formation m’a ouvert de nouveaux horizons. J’ai alors découvert le jazz et des artistes comme Charlie Parker ou Miles Davis. C’est devenu une passion. J’utilisais tout mon argent de poche pour acheter le maximum de disques, ce qui a contribué à m’ouvrir l’oreille. J’ai trouvé dans le jazz une liberté que je ne retrouvais pas dans le monde classique. J’ai alors réuni bon nombre d’informations sur l’improvisation, l’histoire du jazz. J’ai découvert d’autres artistes comme Herbie Hancock ou John Coltrane. J’étais fasciné, à tel point que j’ai pris la décision de poursuivre, après le baccalauréat, mes études en Amérique du Nord pour être plus près des sources du jazz. C’est alors que j’ai croisé les pas de Peter Soave au Conservatoire de Marseille. Il réside aujourd’hui en France, mais habitait alors aux États-Unis. Il m’a invité à étudier avec lui. Je suis donc partie pour l’Amérique, vers la source : mon rêve ! J’ai déménagé près de Détroit, dans le Michigan.
Pendant toutes ces années, j’ai cherché à acquérir une expression personnelle. L’écriture et la composition y contribuent.
Qatar Actu : Parlez-nous de votre composition « Apricity » qui sera jouée ce samedi soir. Pourquoi cet intitulé ?
Julien Labro : Apricity correspond à un phénomène météorologique. Bien que ce terme soit très peu utilisé en langue anglaise, j’aime beaucoup ce mot. Il décrit la chaleur solaire durant l’hiver. Quand j’écrivais cette pièce, je voyais la neige tomber à Toronto et je pensais au Qatar où ce concerto serait représenté. Ce terme m’est venu immédiatement. Apricity est une métaphore illustrant l’espoir qui permet d’entrevoir la lumière durant certaines périodes difficiles de la vie. La composition est divisée en trois mouvements : exubérance, sanctuaire et équinoxe. Cette dernière partie de la pièce explose dans une expression de joie et de jubilation. Elle illustre les émotions qui émergent au printemps et l’ouverture de nouvelles possibilités. Ce concerto est un voyage à travers nos émotions.
Qatar Actu : Comment se déroulent les répétitions ?
Julien Labro : La pièce est nourrie de toutes mes influences : musiques populaire, classique, jazz. Bien que la composition comprenne des sonorités que l’on ne trouve pas habituellement dans les orchestrations, j’ai découvert chez Fawzi Haimor, le directeur d’orchestre, un sens naturel de la musique.
Je me suis senti également connectée de suite au Qatar Philarmonic Orchestra. C’est un orchestre dynamique doté d’une belle énergie. La musique, c’est le partage. J’espère que le concert de ce samedi constituera un grand moment de partage !
Propos recueillis par Patricia Gendrey
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Categories: Musique
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